De nombreux prisonniers quittent l’Allemagne par leurs propres moyens, à pieds, en charrette, en automobile, en train. C’est le général Dupont qui est chargé de mener à bien le rapatriement des prisonniers français dont le nombre s’élève à 520 579.
129 382 ont été rapatriés par voie maritime, 4 158 sont passés par l’Italie, 48 666 par la Suisse et 338 373 par le nord de la France. Des soldats allemands ont également participé aux opérations de rapatriement. On n'assiste à aucune scène de vengeance, les prisonniers ne pensent qu’à rentrer.
À leur arrivée en France, les prisonniers sont regroupés pour passer des examens médicaux. Ensuite, ils sont envoyés dans différentes casernes pour remplir des formulaires et être interrogés. Les autorités cherchent à rassembler des preuves de mauvais traitements, ce que les prisonniers réfutent pour ne pas avoir à rester plus longtemps loin de leur famille. Les mauvaises conditions de logement dans ses casernes sont soulignées par plusieurs prisonniers.
Le retour dans leur foyer est chaotique et très mal organisé (aucun renseignement sur les trains, etc.). Le ministère de la Guerre a donné des instructions pour rendre le retour des prisonniers plus chaleureux : « Les populations doivent leur faire un accueil cordial auquel les souffrances de la captivité leur donnent le droit. ». À la mi-janvier 1919, tous les prisonniers français sont rapatriés.
 
                                              
En ce qui concernent les Apriciens, quatre sont faits prisonniers dont un, qui décède sur son lieu  d’internement.
 
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BRUN Marius  au camp de WITTEMBERG (Allemagne) où il décède. Son corps a été rapatrié dans la Nécropole Nationale des prisonniers de guerre à SARREBOURG (tombe n° 7741)
CUSIN PANNY Théophile au camp de LECHFELD (Allemagne)
GUINET Antoine au camp de STUTTGART (Allemagne)
GUINET François  au camp d’ALTENGRABOW (Allemagne)
En France, les prisonniers sont déçus car ils ne reçoivent pas les honneurs espérés. Leur combat moral dans les camps n'est pas reconnu.
Les prisonniers sont exclus de la Médaille militaire et de la Croix de guerre. Les blessés peuvent recevoir l’Insigne des blessés mais les prisonniers n'obtiennent aucune distinction.
La médaille de la Victoire leur est cependant attribuée comme à tous les combattants. Leur nom ne figure pas sur les monuments aux morts.
Le fait d’avoir été prisonnier est perçu comme honteux par l’opinion publique.
Lors du paiement des indemnités aux soldats, les anciens combattants reçoivent vingt francs par mois passé au front. Le prisonnier reçoit quant à lui quinze francs, somme qui l’assimile à une personne non reconnue comme ancien combattant.
Les prisonniers se sont donc unis pour essayer de faire valoir leurs droits. La Fédération nationale des anciens prisonniers de guerre regroupe soixante mille anciens prisonniers (soit environ 10 % de l'ensemble).
Un ancien prisonnier dit : « Notre gloire, c’est d’avoir eu, au lieu de citations, de rubans et de galons, les honneurs du poteau, de la chambre chaude, de la chambre froide, de la prison, des représailles».
Sur le plan politique, les prisonniers arrivent à arracher quelques droits, notamment celui de pouvoir faire rapatrier les corps des soldats morts en captivité et surtout de pouvoir bénéficier pour eux de la mention « Mort pour la France », ce qu'ils obtiendront en 1922.
La Nécropole des prisonniers de guerre de Sarrebourg leur est dédiée.
Si les prisonniers n’obtiennent pas les 1,26 milliard de francs d’indemnité réclamés, l'article 23 de la loi du 9 décembre 1927 leur accorde une bonification de 4/10 du temps passé en captivité sur leur état de service, portée ensuite à 5/10.
Après une bataille, on compte les morts restés sur le terrain, les morts attestés par témoignages et les disparus (qui ne sont pas rentrés).
Ils ont pu être enterrés vivants lors d’un bombardement, ensevelis, volatilisés ou faits prisonniers.
Les familles peuvent être informées que leur parent est disparu. Elles apprendront plus tard, beaucoup plus tard le sort de l’être cher recherché (plaque d’identification retrouvée signifie que la personne est morte signalement dans un camp de prisonniers par la Croix Rouge).
Pendant ce temps la famille est confrontée à des soucis outre personnels, d’ordre administratifs, le chef de famille étant déclaré comme absent.
les apriciens prisonniErs
de guerre